A l’heure ou je vous écris, nous sommes dans le TGV qui nous ramène depuis Perpignan dans le Sud de la France jusqu’à Paris où nous prendrons notre vol pour l’Australie le lendemain… Et oui, les onze mois sont passés à la vitesse grand V. En parlant de vitesse, on ne peut pas dire que notre TGV ce soir soit très performant.. Presque deux heures de retards sur cinq heures de trajets… On a été mieux habitués dans les quatres coins de la planète où pourtant l’état des infrastructures a plutôt très à envie ce que nous avons en France… Finalement, ce genre de voyage dans ces pays reculés et pauvres vous ouvrent bien l’esprit… Nous avons de la chance d’être bien nés dans un pays comme la France. Tellement de chance qu’on ne le réalise pas et qu’on n’arrête pas de se plaindre pour un rien…
Bon ok, nous ne sommes pas là pour tergiverser sur ces sujets. Revenons dans le coeur du sujet…
Notre scène d’aujourd’hui se situe donc toujours au Nicaragua en Amérique Centrale. Et cette scène vous fera parcourir 3 pays… Nous ne sommes pas chausses des bottes des sept lieues mais juste de car ou mini bus locaux qui des fois décident de fonctionner, d’autres fois non…
Nous sommes Vendredi 12 Juillet 2013, et après un peu plus de deux semaines passées dans le Nicaragua, nous décidons de nous engager sur l’avant dernière étape de notre périple en Amerique Centrale, le Guatemala.
D’un commun accord, nous « zappons » le Honduras et ses ruines de Copan ainsi que le Salvador. Direction donc Guatemala City au Guatemala.
Là, encore des décisions à prendre. Soit nous achetons un billet direct depuis Managua qui nous amène en presqu’un jour sur Guatemala City soit nous prenons notre temps et testons le transport local…
Vous l’aurez bien deviné, la deuxième solution s’impose à nous..
Notre trajet est simple…
Nous longeons la côte Pacifique pour remonter au Nord-Ouest du Nicaragua, traverser ensuite la petite partie du Honduras (qui leur permet donc d’acceder de ce côté-ci à l’Ocean Pacifique ) puis le Salvador avant d’entrer au Guatemala.
Sur le papier, ça a l’air plutôt simple.
Et en réalité… Nous partons un peu tard de Granada, arrivons sur Managua une heure plus tard et repartons sitôt dit sitôt fait.. pour Léon (la soeur rivale)… Pause déjeuner d’une demi-heure dans le terminal de bus débordant d’activités… Nous attrapons là (ou plutôt on se fait attraper par les racoleurs) un collectivo qui nous amène jusqu’à la ville de Chinadega.. 50 min plus tard, nous arrivons sur Chinadega et là un bus pour la frontière du Honduras nous attend. Nous ne savons pas si c’est de la chance ou du bon timing… Le bus est plein à craquer et il se met à pleuvoir des trombes jusqu’à la frontière. Nous devons même négocier avec le chauffeur pour nous emmener jusqu’au bout du trajet c’est à dire le poste frontière. En effet, le bus s’est entièrement vidé au village précèdent et nous ne sommes plus que 3 passagers. Or comme nous sommes 3, le chauffeur accepte… “Vous seriez deux, je ne vous aurai pas emmener” nous dit-il!! Et pendant ce temps-là il pleut toujours des trombes… la frontière est quand à 5km… A pied, avec nos sacs et sous l’eau cela aurait été plutôt moyen.
Le bus nous depose finalement à 500m du poste d’immigration dans la ville de Gasaule. 500m c’est mieux que 5km, mais c’est quand même une sacrée distance à parcourir sous la pluie chargé comme des mules.. On pourrait presque, je suis sur, nous comparer avec nos pauvres mules du trek Huayhuash au Pérou.. Nous trouvons une sorte de tricycle dans lequel nous chargeons nos sacs et nous mêmes. (Mais je pense que le tricycle nous a trouvé avant).
Son conducteur nous emmène jusqu’au poste d’immigration du Nicaragua où nos passeports, neufs au départ, se font tamponner la 18/19eme page… Une fois les formalités remplies, notre cycliste nous fait traverser un pont pour arriver au Honduras…. Attention!!! Le pont, il n’est pas plat… Notre cycliste pousse à ce moment là pour grimper jusque sur le tablier de pont un peu plus de 174kg (les sacs et nous)… Il en profite pour doubler deux autres cyclistes dont les conducteurs ont un peu plus de mal…. Du coup on lui fait la remarque s’il connait le tour de France, et nous lui conseillons de se mettre en relation avec une des équipes du tour… Sait-on jamais, il peut avoir des chances… Surtout qu’il faut comprendre que son boulot c’est transporter en vélo entre les deux postes de frontières
Arrivés du côteé Hondurien, nous refaisons tamponner nos passeports (page 19/20 cette fois-ci) et cherchons un bus… pour aller de l’autre côté du pays à la frontière avec le Salvador… Du coup les locaux nous ont pris un peu pour des fous… Certes vous êtes des touristes mais il faut pas non plus tomber sur la tête.. En guise de bus, on nous pointe du doigt un mini-bus.. Mes connaissances en automobile me font penser à un monospace Toyota ou Nissan des années 80…. Donc la voiture doit avoir plus de 30ans… Cela doit être la raison pour laquelle on a dut mal à distinguer l’avant de l’arrière… Y a pas de pare chocs, ils ont du tomber, de toute façon, ça sert à rien…. Bon, quand on dit monospace, on se dit de la place, je pensais même à la publicite du Chrysler Voyager dans les annees 90 avec la musique celle-là même avec la musique des beachs boys Good Vibrations. Le lien vers le site de l’INA ici.
Mais en fait, il n’y avait pas tant de place que ça… En effet, quand nous rentrons à l’intérieur, il y a déjà 3 personnes devant (dont le conducteur), 3 personnes sur une banquette imaginaire faisant dos à la route, 4 personnes sur la banquette du milieu et 3 personnes sur la banquette de derrière et enfin nous essayons de rentrer nos sacs dans le coffre large de 50cm… Donc avec nous en plus, nous arrivons à 16 personnes… Ah, la sensation d’espace…. Mais bon, tout devrait aller, le trajet jusqu’à Choluteca (la ville principale du coin) ne dure que 40 min…
Sauf,, sauf que le trajet durera au total 2h30… 2 heures et demi pendant lesquelles la voiture callera toutes les 10 minutes tout en évitant les nids de poules qui ressemblent finalement plus à des nids d’autruches tellement ils sont gros… On pourrait presque par endroits y faire disparaitre la voiture…
Dans le collectivo, nous passons quand meme un super moment.. Nous parlons avec les locaux, dont l’un d’eux travaille pour l’office du tourisme et offre même à Caroline un bracelet (je le garde à l’oeil quand même). Le chauffeur ne sera pas aussi sympa que les clients et ne voudra même pas nous laisser dans le centre ville.
Resultat, nous re-voilà dehors avec nos sacs sous une pluie fine à chercher le terminal de bus pour acheter nos billet de transport pour le lendemain matin. Dans une des rues, alors que nous marchions, un 4×4 s’arrete a notre niveau et les vitres teintées noires se baissent.. Nous voyons 6 tetes nous regarder avec étonnement.. Une famille de 6 dont le père qui nous demande ce que nous faisons a cette heure-ci dans ce quartier de Choluteca…On cherche: 1, le terminal de bus , 2, un logement pour passer la nuit… Vous êtes fous… est la seule réponse qu’ils nous disent en anglais. Venez passer la nuit dans notre maison..
Ce que nous acceptons.. Les parents nous offrent leur chambre que nous essayons de refuser (sans succès). Puis tout le monde décide de repartir nous faire visiter Choluteca de nuit. Ils en profitent même pour nous acheter à manger sans que l’on s’en rende compte.
Le lendemain matin, nous repartons de bonheur direction le Salvador. Apres 2h40 de bus nous atteignons la frontière salvadorienne que nous traversons rapidement, même si nous faisons un petit stop au bureau de change…
Mais le bus pour San Salvador ne partira pas avant 11h35. Nous avons le temps du coup de faire une petite pause culinaire…
Le bus nous fait arriver à San Salvador a 15h30. Nous devons changer de terminal par deux fois pour trouver un bus direct qui part aux alentour de 16h pour Guatemala City. Nous attrapons de justesse le dernier…
A 21h, nous voilà à Guatemala City sous la pluie (encore) mais notre périple ne s’arrête pas là. Nous arrivons dans la zone 13, loin des zones 1 et 2 beaucoup plus populaires et donc « dangereuses » de nuit pour nous, touristes.. Sur place, nous demandons de l’aide a deux locales et trouvons finalement un taxi qui accepte de nous emmener jusqu’à Antigua pour 200 Qetzal, ce qui est plutôt intéressant comme prix. Il nous recommande aussi quelques hôtels pas chers. D’ailleurs si vous cherchez un taxi, pas trop cher et plein de bons conseils qui connaît la région comme sa poche, je vous recommande de prendre contact avec lui… C’est Leonel Recinos que vous pouvez contacter par Facebook histoire de pouvoir organiser votre trip à l’avance… Et dans ce cas-là FB est plus pratique que le téléphone…
Nous voilà donc arriver à destination après plus de 40 heures de voyage pour parcourir 900km…
Je vous dis à bientôt pour la suite de nos aventures depuis Antigua au Guatemala.
Et si vous avez tenu à lire l’article jusqu’au bout voila une petite vidéo du périple…
A très bientôt,
Jacques&caro
Enfin, on commençait à trouver le temps long, et puis il a fallu relire tous vos articles, pour se remettre au goût du jour et retrouver le pays d’avant !!!!!! un peu fou votre passage de frontière, mais heureusement qu’il y a des gens gentils sur terre, je suis très reconnaissante à la famille d’Oscar !!!” sitôt dit, sitôt fait “, c’est rigolo, mais “aussitôt dit, aussitôt fait ” c’est mieux ..Appelle -moi, Jacques, il faut qu’on parle …. plein de bisous et ne vous arrêtez pas ..